Vue d'ensemble sur l'œuvre
Pour une première approche de l’œuvre d’Henri Guillemin
Vous avez entendu parler d’Henri Guillemin. Mais vous le connaissez mal. Et vous avez envie de le connaître mieux.
Et donc, de le lire !
Mais, question : par où commencer ?
Son œuvre est immense, en effet : une bonne soixantaine de titres. Et elle est d’une extraordinaire diversité.
Voici ce qui pourrait en être une première approche.
Conférencier, homme de radio et de télévision, Guillemin excellait dans l’art de communiquer. C’est ce même art qui anime son œuvre écrite. C’est pourquoi le plus sûr chemin pour y entrer est de passer par l’une de ses multiples conférences : par exemple, celle, très belle, très émouvante (et très émue!), qu’il a faite sur Arthur Rimbaud*. Elle est facile d’accès, vous pouvez l’écouter sur you tube.
Normalien, agrégé et docteur ès Lettres, Guillemin était tout naturellement fait pour le métier de critique littéraire et d’historien de la littérature. Si on l’aime très sage (pour une fois !), on lira son Lamartine, l’homme et l’œuvre* (Boivin, 1940). Mais on peut le préférer caustique, à la dent dure et expert dans l’art du pamphlet : alors on se tournera vers M. de Vigny, homme d’ordre et poète (Gall., 1955). Son talent est aussi –et surtout- de faire parler son homme (à grand renfort de guillemets !), de le mettre en scène, comme au théâtre : écoutez donc, et voyez, Claudel et son art d’écrire (Gall., 1955) : le spectacle vaut le détour !
Supposons qu’après ces titres-là, on ait besoin d’une pause, d’une parole apaisée, d’un sourire. Alors, on aura plaisir à découvrir un Guillemin qui, exceptionnellement, s’adonne à la pure fiction comme, par exemple, avec Cette Nuit-là* (Le Griffon, 1949), qui est un conte à situer entre le fantastique et le merveilleux.
Guillemin était un écrivain engagé. Ses Regards sur Bernanos* (Gall. 1976) sont d’un catholique intransigeant. La Vérité sur l’affaire Pétain* (Genève, 1945), signée « Cassius », est un réquisitoire d’une violence revendiquée. Quant à l’homme de gauche, on ne l’entend nulle part mieux que dans son Silence aux pauvres ! (Arléa, 1989).
Toutes ces facettes, vous les retrouverez, avec en plus les qualités du roman historique, dans le meilleur d’Henri Guillemin, le mieux informé, le mieux écrit, le plus émouvant et, peut-être, le plus actuel : La Tragédie de quarante huit (Milieu du Monde, 1948), qui est le récit d’un espoir immense (la révolution ouvrière de février 1848) et d’une immense désillusion (le coup d’état du 2 décembre 1852).
NB : sont marqués d’un astérisque les titres réédités par Utovie
Guillemin & Pierre Blanchar avec des amis, en 1946
Avec Frère Roger, à Taizé, septembre 1969